- PALÉONTOLOGIE STRATIGRAPHIQUE
- PALÉONTOLOGIE STRATIGRAPHIQUEPALÉONTOLOGIE STRATIGRAPHIQUECorrespondant à celui de biostratigraphie proposé par Louis Dollo en 1909, le terme de paléontologie stratigraphique a le grand avantage de rappeler qu’il s’agit d’une branche majeure de la paléontologie; ainsi, il est plus rarement confondu avec celui de chronostratigraphie, ou stratigraphie pure.Il existe cependant des liens étroits entre ces deux disciplines géologiques: dès le XVIIIe siècle, l’abbé Jean-Louis Giraud Soulavie et même Buffon remarquent que les fossiles des couches successives diffèrent d’autant plus que les terrains sont plus largement séparés. Au début du XIXe siècle, on assiste à la naissance d’une méthode paléontologique de valeur mondiale, qui permet de fixer l’âge des terrains d’après les fossiles qu’ils renferment et les synchronismes qu’ils établissent. L’Anglais William Smith, dès 1790, fonde une classification des assises de l’Angleterre à partir des fossiles qu’elles contiennent. Il faut citer les travaux de Cuvier sur les vertébrés, de Lyell sur les invertébrés, de Hutton, de Lomonosov, par exemple. L’idée de «faunes successives» atteint sa forme la plus exagérément absolue avec Alcide d’Orbigny, qui divise les dépôts fossilifères en vingt-huit étages répartis en groupes de valeur inégale et caractérisés par un monde organique propre à chacun.C’est à la fin du XIXe siècle qu’apparaissent les notions de fossile caractéristique et de zone , que de nombreux géologues utilisent encore: un bon fossile caractéristique (par opposition à un mauvais fossile, ou fossile de faciès ) doit avoir une extension verticale réduite (durée de vie brève), une extension horizontale large, une grande indépendance vis-à-vis des faciès, exister en nombre assez grand et en bon état pour faciliter sa détermination; par exemple: graptolites, trilobites, inocérames, échinides. Un mauvais fossile ne présentera pas ces qualités (conditions de vie assez strictement limitées: milieu lagunaire, récifal, température, profondeur). On s’intéresse désormais principalement à la notion d’association caractéristique, de préférence à celle de fossile caractéristique, et cette nuance conduit inévitablement à celle de zone: une zone est d’abord une unité chronologique, dont la durée est inférieure à celle de l’étage, que l’on peut définir au moyen de fossiles ou d’associations caractéristiques. C’est aussi, par extension, une unité biostratigraphique, lorsqu’il s’agit de couches contenant certaines formes zonales. On parle alors de faunizone, de biozone, d’épibole... Buckman a voulu définir des coupures plus fines que les zones d’Oppel, à partir d’ammonites d’Angleterre; il proposa de les appeler hemerae . Cet excès dans les subdivisions ne pouvait pas ne pas porter préjudice à la méthode; elle garde pourtant, lorsqu’elle est utilisée avec discernement, une immense valeur.
Encyclopédie Universelle. 2012.